4ème édition du Baromètre CALIF : ce que pensent les Français de l’agriculture et de l’alimentation en 2025

Comme chaque année, CALIF publie son baromètre sur la perception des Français vis-à-vis du monde agricole, en partenariat avec OpinionWay. Pour cette 4ᵉ édition, les résultats confirment le lien fort qui unit les Français à leurs agriculteurs, tout en soulignant des attentes croissantes en matière de transition écologique, de souveraineté alimentaire et de rémunération équitable.

Cette publication intervient à la veille du Salon de l’Agriculture, qui cette année encore, se déroulera dans un climat particulier, marqué par un regain de tensions dans le monde agricole et surtout le camouflet infligé à la FNSEA au niveau national lors des élections des Chambres d’agriculture, clôturées ce 31 janvier. En outre, ce début d’année 2025 place-t-il également l’agriculture sur le devant de la scène parlementaire avec plusieurs textes en cours d’examen, de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur à celle prolongeant l’expérimentation du seuil de revente à perte majoré de 10% (SRP +10), en passant par le projet de loi d’orientation pour la souveraineté en matière agricole.

Des Français solidaires de leurs agriculteurs malgré un contexte sous tension

Si le lien entre les Français et les agriculteurs demeure solide, la perception d’un manque de soutien aux acteurs du secteur agricole reste prégnante. Cette année, 81 % des Français estiment que les agriculteurs ne sont pas assez soutenus par les pouvoirs publics, un chiffre toujours élevé bien qu’en légère baisse (-3 points) par rapport à 2024.

Par ailleurs, la volonté des consommateurs de privilégier les produits issus de la production nationale connaît un regain d’intérêt. 69 % des Français se disent prêts à payer plus cher pour des produits alimentaires français, un retour au niveau de 2022 après deux années de recul. Ces données traduisent une préoccupation croissante pour la souveraineté alimentaire et le maintien d’une agriculture locale forte.

L’inquiétude concernant l’avenir de l’agriculture française demeure élevée : 85 % des Français se disent inquiets, dont 31 % se déclarent très inquiets.

Les évolutions des modes de consommation : entre bio et flexitarisme

Les Français continuent d’ajuster leurs habitudes alimentaires, cherchant à concilier qualité, accessibilité et responsabilité environnementale. La tendance du flexitarisme s’installe durablement : 53 % des Français déclarent vouloir réduire leur consommation de viande, confirmant un mouvement amorcé ces dernières années.

Dans le même temps, malgré les débats sur son accessibilité et son coût, le bio regagne du terrain : la popularité des produits bio progresse de 3 points cette année. Ce maintien de la dynamique bio illustre l’aspiration des consommateurs à une alimentation plus respectueuse de l’environnement et de leur santé.

Par ailleurs, 87 % des Français déclarent vouloir privilégier une alimentation « naturelle », c’est-à-dire des produits bruts, de saison et locaux, tandis que 60 % souhaitent consommer davantage de produits bio.

L’agriculture face au défi de la transition écologique

La place des agriculteurs dans la protection de l’environnement reste un sujet de débat. Cependant, une majorité de Français reconnaît leurs efforts : 50 % des sondés considèrent que les agriculteurs jouent un rôle positif dans la protection de l’environnement.

L’engagement des consommateurs en faveur d’une agriculture plus juste et durable se confirme également : 67 % des Français se disent prêts à payer plus cher leurs produits alimentaires pour garantir une meilleure rémunération des agriculteurs. Cette tendance en hausse souligne une prise de conscience collective sur la nécessité de valoriser le travail agricole et d’accompagner la transition du secteur.

Enfin, l’innovation apparaît comme un levier clé pour l’avenir du secteur : 57 % des Français considèrent que les exploitants agricoles doivent pouvoir bénéficier des mêmes innovations scientifiques que leurs concurrents internationaux, afin de garantir leur compétitivité.