L’élection d’Hervé Morin en 2015 face à son adversaire socialiste Nicolas Mayer-Rossignol ne s’est pas joué à grand chose. Initialement donné vaincu, le président du Nouveau Centre a finalement remporté cette échéance à quelques milliers de voix.
Six ans plus tard, l’ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy bénéficie d’une prime au sortant importante, renforcée par un bilan jugé satisfaisant par ses électeurs. Premier président de la Région Normandie désormais réunie, il s’est attelé à créer une identité normande, fruit de son histoire mais aussi de sa topographie et de sa culture. L’agence de développement AD Normandie — dont l’objectif est de construire une identité économique et une attractivité forte du territoire— en est le reflet. L’énergie qu’il a su fournir pour le développement du transport ferroviaire est également l’une des raisons de la satisfaction des Normands même si ses opposants ne se privent pas de mettre en lumière son échec à dynamiser la ligne Paris-Rouen-Le Havre.
L’inconnu concerne toutefois les phénomènes d’alliance pour le second tour au regard de la percée locale du Rassemblement National (RN). Nicolas Bay le candidat du RN — qui s’implante progressivement dans la région — fait des sujets traditionnels du parti une force pour ces élections dans le contexte national actuel alors que le candidat de la majorité présidentielle Laurent Bonnaterre redistribue les cartes au centre. Le jeu à gauche est, quant à lui, soumis aux divisions entre la candidate socialiste Mélanie Boulanger et Sébastien Jumel — porté par le PCF et la FI — qui semblent inconciliables.
Reste donc à savoir si les électeurs privilégieront la dimension locale et donc les réalisations portées par l’équipe exécutive sortante qui a « mouillé la chemise », ou bien l’approche nationale portée par ses principaux adversaires.