Forte d’une histoire remarquable et d’un patrimoine riche – naturel comme bâti – sans nulle autre pareille en France, la Bourgogne-Franche-Comté est un territoire hétéroclite répondant à une logique davantage administrative que culturelle.
Présidée par Marie-Guite Dufay (PS) depuis décembre 2015, la Région pourrait basculée dans l’escarcelle du Rassemblement national dont la liste est menée par Julien Odoul, conseiller régional proche de Marine Le Pen et figure médiatique controversée du parti.
Un tremblement de terre politique qui n’en serait pas vraiment un puisque lors des précédentes échéances, la présidente du RN considérait cette Région comme « gagnable ». Aussi, si la métropole de Dijon et dans une moindre mesure Besançon, jouissent d’un rayonnement lié à la tertiarisation de leur économie et à leur richesse culturelle, ce n’est pas le cas des territoires ruraux et désindustrialisés qui se sentent aujourd’hui de plus en plus délaissés par les métropoles. Comme le concède Yannick Chartier, adjoint au maire de Nevers, le sujet des transports inter-cités sera à ce titre un véritable enjeu pour ces élections, au regard de l’impression d’abandon vécue par les habitants des zones rurales, lesquels apparaissent désormais largement perméables au discours du Rassemblement national
Preuve d’ailleurs de cette crise sociale et territoriale, près d’un sixième de la population nivernaise était présente sur les ronds-points lors des premiers rassemblements des Gilets jaunes à la fin de l’année 2018.