L’importance de la notion de souveraineté
Notion largement abordée dans l’écosystème numérique national, la souveraineté est considérée comme un sujet important mais pas prioritaire pour 6 Français sur 10. « Seuls » 29 % d’entre eux appréhendent en effet la souveraineté numérique comme tout à fait prioritaire.
Un score qui évolue toutefois en fonction des catégories de personnes interrogées. Les personnages davantage âgées ou appartenant à l’électorat de droite et/ou du centre se préoccupent plus de ces enjeux que les personnes plus jeunes où ayant tendance à voter à gauche.
A noter par ailleurs que le sujet de la protection des données sur internet est le principal sujet d’inquiétude des Français en lien avec le numérique (44 %).
La France pays de startup ?
Alors que Emmanuel Macron a promis de faire de la France une « Startup Nation », le sondage permet de comprendre la position de l’opinion sur cette question. Il s’avère que 61 % des Français pensent qu’ « il faut encore quelques années avant de pouvoir dire que la France est un pays de startup ». Dans un pays souvent accusé de déclinisme, « seuls » 20 % des Français considèrent que notre pays « ne sera jamais un pays de startup ».
L’impact des outils numériques sur les villes et les territoires
L’ensemble de la population, sans différence entre les habitants en zone rurale ou urbaine, exprime des attentes fortes sur le développement des outils numériques dans les villes et les territoires. La santé (56 %), la sécurité (54 %), l’éducation et la culture (44 %), les économies d’énergie (33 %), et l’environnement (32 %) figurent parmi les 5 domaines pour lesquels le développement des outils numériques est perçu comme prioritaire. La mobilité (23 %) se classe seulement 6ème.
Fait intéressant, alors que les entreprises de e-commerce sont souvent accusées de dénaturer les paysages et d’encourager une forme de précarité sociale, respectivement 58 % et 52 % des Français considèrent qu’elles ont au contraire un impact géographique positif (développement des territoires, préservation de l’environnement) et un impact social positif (type de contrats, conditions de travail). Des sujets intéressants à creuser en matière d’affaires publiques territoriales.
Le numérique et ses applications dans les domaines de la santé et de l’environnement
Concernant les mesures prioritaires pour le développement des outils numériques en matière de santé, les Français ont des avis tranchés. Pour eux, il est prioritaire de décharger le personnel soignant de tâches administrative et répétitive (65 %) et de mettre en œuvre la simplification administrative (64 %). Ces résultats montrent le fort impact de la pandémie et des débats sur l’hôpital.
Aussi, alors que notre pays traverse une grave crise de confiance à l’égard des institutions, les Français ont paradoxalement encore un niveau de confiance élevé envers les pouvoirs publics français pour gérer leur données de santé (73 % y sont favorables). Le fait que 68 % des Français soient favorables à ce qu’une entreprise française gère leurs données de santé montre que le débat est moins entre une gestion publique ou privée, qu’entre l’échelon national et international. En effet, si l’Europe demeure un acteur de confiance pour la gestion des données de santé (34 %), il existe en revanche un écart conséquent avec les entreprises américaines (13 %) ou chinoises (8 %).
Enfin, souvent présenté comme un facilitateur de la transition écologique, le numérique demeure encore appréhendé comme un secteur consommateur d’énergie, néfaste pour l’environnement. Fait sociologique et politique intéressant, les électeurs de gauche sont plus nombreux que les électeurs de droite a considéré son impact environnemental comme négatif.
Notoriété et perception des cryptomonnaies
Si 94 % des Français ont déjà entendu parler des cryptomonnaies, ils sont 39 % à ne pas savoir précisément de quoi il s’agit. Elles bénéficient en revanche d’une image négative et les Français restent sceptiques sur leur rôle : selon 76 % des personnes interrogées, « le développement des cryptomonnaies représente un danger ». Toutefois, dans les détails, on relève une fracture générationnelle assez forte : 1 jeune âgé de 18 à 25 ans sur 2 considère qu’il s’agit globalement d’une bonne chose (contre 22 % en moyenne). Un fait social qui peut préfigurer un changement de paradigme sur ce sujet dans les prochaines décennies.
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CALIF avec Bruno Jeanbart (OpinionWay)