En 2015, Marine Le Pen avait distancé ses concurrents au soir du premier tour faisant planer le doute d’une victoire historique du RN (ex-FN). Ce fut sans compter une mobilisation importante de la classe politique pour faire barrage à l’extrême droite. Le socialiste Pierre Satignon s’était alors retiré pour laisser la place à son concurrent de droite Xavier Bertrand, sorti gagnant avec 57, 77% des voix au second tour.
Cette année encore, les yeux sont tournés sur la campagne des régionales dans les Hauts-de-France. Et pour cause, l’élection s’offre une médiatisation forte et possède des résonances nationales importantes depuis que Xavier Bertrand — président sortant — a lié son destin régional et son destin national en conditionnant sa participation à la présidentielle de 2022 à l’issue du scrutin du 27 juin. L’élection a alors pris des airs de début de campagne présidentielle – le Rassemblement national ne cachant pas son ambition de l’emporter sur les terres de Marine Le Pen – d’autant qu’une large victoire du président sortant lui permettrait de réaliser coup double en apparaissant comme le plus à même au sein de son camp politique de porter les couleurs de la droite l’an prochain.
Le président sortant Xavier Bertrand – crédité de 36 % des voix, 4 points devant son 1er adversaire – peut d’ailleurs s’appuyer sur un bilan jugé positif, notamment en matière de développement économique. Néanmoins, le Rassemblement national mené par Sébastien Chenu compte bien l’emporter cinq ans après son échec au second tour de 2015. Le candidat lepéniste n’hésite pas à surfer sur les thèmes sécuritaire mais également sur les difficultés que connait la région meurtrie dans certains territoires par le phénomène de désindustrialisation.
Une élection et trois enjeux pour Xavier Bertrand qui espère bien l’emporter avec une grosse marge pour apparaître comme le candidat naturel de la droite et du centre auprès de son ex-famille politique l’an prochain.